Les pathologies oculaires représentent un enjeu de santé publique majeur, touchant près de 68,4% de la population française selon les dernières enquêtes épidémiologiques. Cette prévalence élevée s’explique par la diversité des atteintes possibles, allant des simples défauts de réfraction aux pathologies dégénératives complexes. L’œil, organe d’une précision anatomique remarquable, peut être affecté à différents niveaux : cornée, cristallin, rétine, nerf optique ou encore structures annexes. Comprendre ces diverses pathologies permet d’optimiser leur prise en charge et de préserver au mieux le capital visuel de chaque patient.

Défauts de réfraction : myopie, hypermétropie et astigmatisme

Les amétropies constituent la première cause de troubles visuels dans le monde. Ces défauts de réfraction résultent d’une inadéquation entre la puissance optique de l’œil et sa longueur axiale. La prévalence croissante de ces troubles, particulièrement chez les jeunes générations , interroge sur l’influence des facteurs environnementaux modernes dans leur développement.

Myopie progressive et myopie forte : mécanismes physiopathologiques

La myopie se caractérise par une focalisation des rayons lumineux en avant de la rétine, générant une vision floue de loin. Cette anomalie résulte principalement d’un allongement excessif du globe oculaire, dépassant les 24 millimètres de longueur axiale normale. La distinction entre myopie simple et myopie forte s’établit au seuil de -6 dioptries, cette dernière présentant des risques accrus de complications rétiniennes graves.

L’évolution épidémiologique de la myopie est particulièrement préoccupante. Les projections indiquent qu’en 2050, près de 50% de la population mondiale pourrait être myope. Cette progression fulgurante s’explique par l’augmentation du travail de près prolongé, la diminution du temps passé à l’extérieur et les modifications des habitudes de vie. Les mécanismes physiopathologiques impliquent une remodelage scléral avec étirement des structures postérieures de l’œil.

Hypermétropie latente et manifeste : diagnostic différentiel

L’hypermétropie correspond à une focalisation des rayons lumineux en arrière de la rétine. Ce défaut peut être compensé par l’accommodation cristallinienne, créant une distinction fondamentale entre hypermétropie latente et manifeste. L’hypermétropie latente, masquée par l’effort accommodatif, ne se révèle que lors de la cycloplégie ou avec l’âge, lorsque l’amplitude accommodative diminue.

Le diagnostic différentiel repose sur l’examen sous cycloplégie, particulièrement important chez l’enfant. Cette procédure permet de révéler la totalité du défaut hypermétrope et d’éviter les sous-corrections responsables d’asthénopie accommodative. La prise en charge précoce de l’hypermétropie chez l’enfant prévient le développement d’amblyopie et de strabisme accommodatif.

Astigmatisme régulier et irrégulier : classification topographique

L’astigmatisme résulte d’une asymétrie des courbures cornéennes ou cristalliniennes, créant deux focales distinctes. La classification distingue l’astigmatisme régulier, où les méridiens principaux sont perpendiculaires, de l’astigmatisme irrégulier, caractérisé par des variations de courbure complexes non corrigeables par des verres sphéro-cylindriques conventionnels.

La topographie cornéenne moderne permet une analyse précise de ces irrégularités. Elle révèle les différents patterns astigmaties : direct (méridien vertical le plus cambré), inverse (méridien horizontal le plus cambré) ou oblique. Cette classification topographique guide les stratégies de correction, des verres rigides perméables aux gaz jusqu’aux techniques chirurgicales réfractives les plus sophistiquées.

Presbytie accommodative : évolution liée au vieillissement cristallinien

La presbytie représente l’évolution physiologique inéluctable de l’accommodation avec l’âge. Ce phénomène résulte de la sclérose progressive du cristallin, qui perd sa capacité de déformation nécessaire à la mise au point sur les objets proches. L’amplitude accommodative, de 14 dioptries vers 10 ans, chute progressivement pour devenir nulle vers 55-60 ans.

Les mécanismes impliqués sont multiples : augmentation du diamètre et de la rigidité cristallinienne, modification des propriétés élastiques de la capsule, affaiblissement du muscle ciliaire. Cette évolution explique pourquoi la presbytie débute typiquement vers 42-45 ans, nécessitant alors une correction optique pour la vision de près. L’impact fonctionnel de la presbytie dépasse la simple gêne pour la lecture, affectant l’ensemble des activités nécessitant une vision précise de près.

Pathologies rétiniennes dégénératives et vasculaires

La rétine, tissu nerveux hautement spécialisé, constitue le siège de nombreuses pathologies graves pouvant compromettre définitivement la vision. Ces affections rétiniennes se répartissent en deux grandes catégories : les pathologies dégénératives liées au vieillissement et les atteintes vasculaires secondaires aux maladies systémiques. Leur prise en charge précoce conditionne souvent le pronostic visuel à long terme.

Dégénérescence maculaire liée à l’âge : formes atrophique et exsudative

La DMLA représente la première cause de malvoyance dans les pays développés après 50 ans. Cette pathologie affecte spécifiquement la macula, zone rétinienne centrale responsable de la vision fine et de la perception des détails. La distinction entre forme atrophique (« sèche ») et exsudative (« humide ») revêt une importance capitale pour la stratégie thérapeutique.

La forme atrophique, plus fréquente (85% des cas), se caractérise par une atrophie progressive de l’épithélium pigmentaire rétinien et des photorécepteurs. Son évolution lente contraste avec la forme exsudative, marquée par le développement de néovaisseaux choroïdiens responsables d’hémorragies et d’œdème maculaire. Les facteurs de risque incluent l’âge avancé, les antécédents familiaux et le tabagisme , ce dernier multipliant par trois le risque de développement de la maladie.

La prévention de la DMLA repose sur une alimentation riche en antioxydants, l’arrêt du tabac et une supplémentation vitaminique spécifique chez les patients à risque.

Rétinopathie diabétique proliférante : néovascularisation et œdème maculaire

La rétinopathie diabétique constitue une complication redoutable du diabète, première cause de cécité avant 65 ans dans les pays industrialisés. Son développement suit une progression bien définie, depuis les microanévrismes initiaux jusqu’aux formes proliférantes avec néovascularisation prépapillaire et prérétinienne. L’œdème maculaire, complication fréquente, peut survenir à tout stade et représente la principale cause de baisse d’acuité visuelle.

Les mécanismes physiopathologiques impliquent l’hyperglycémie chronique, source d’altérations de la barrière hémato-rétinienne et de libération de facteurs pro-angiogéniques. Le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) joue un rôle central dans ce processus, constituant la cible privilégiée des traitements anti-VEGF par injections intravitréennes. Le contrôle glycémique optimal reste le pilier de la prévention , avec un objectif d’HbA1c inférieure à 7%.

Occlusions veineuses rétiniennes : OVCR et OBVR

Les occlusions veineuses rétiniennes représentent la deuxième cause de pathologie vasculaire rétinienne après la rétinopathie diabétique. On distingue l’occlusion de la veine centrale de la rétine (OVCR) de l’occlusion de branche veineuse rétinienne (OBVR), cette dernière étant quatre fois plus fréquente. Ces pathologies surviennent préférentiellement chez les patients hypertendus et diabétiques, avec une incidence croissante après 65 ans.

Le tableau clinique associe une baisse brutale de l’acuité visuelle à des hémorragies rétiniennes en « flaques » caractéristiques. L’œdème maculaire secondaire constitue la principale cause de handicap visuel persistant, nécessitant un traitement par anti-VEGF ou corticoïdes intra-vitréens. Le pronostic visuel dépend largement de la précocité de la prise en charge et de l’efficacité du contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires.

Décollement de rétine rhegmatogène : déchirures et facteurs de risque

Le décollement de rétine rhegmatogène résulte de la formation d’une déchirure rétinienne permettant le passage du vitré sous la neurorétine. Cette pathologie, urgence ophtalmologique absolue, touche préférentiellement les myopes forts et les patients aphakes ou pseudophakes. Les signes précurseurs incluent phosphènes, myodésopsies et amputation du champ visuel, nécessitant une consultation ophtalmologique immédiate.

Les facteurs de risque principaux comprennent la myopie forte (risque multiplié par 10), les antécédents de chirurgie de cataracte, les traumatismes oculaires et la dégénérescence vitréo-rétinienne périphérique. La prise en charge chirurgicale, idéalement réalisée dans les 24-48 heures, fait appel à différentes techniques : vitrectomie, cerclage scléral ou tamponnement interne. Le pronostic fonctionnel dépend de l’extension du décollement et de l’atteinte maculaire.

Dystrophies rétiniennes héréditaires : rétinite pigmentaire et maladie de stargardt

Les dystrophies rétiniennes héréditaires regroupent un ensemble hétérogène d’affections génétiques affectant les photorécepteurs. La rétinite pigmentaire, forme la plus fréquente, se caractérise par une dégénérescence progressive des bâtonnets et des cônes, débutant en périphérie pour progresser vers le centre. Cette évolution explique la symptomatologie typique : héméralopie, rétrécissement concentrique du champ visuel et photophobie.

La maladie de Stargardt représente la principale dystrophie maculaire juvénile héréditaire. Elle débute généralement entre 10 et 20 ans par une baisse d’acuité visuelle bilatérale progressive avec métamorphopsies. L’accumulation de lipofuscine au niveau de l’épithélium pigmentaire crée l’aspect caractéristique de « queue de poisson battu » en autofluorescence. Le conseil génétique est essentiel pour ces pathologies, permettant d’informer les patients et leurs familles sur les risques de transmission.

Glaucome primitif à angle ouvert et fermeture angulaire

Le glaucome constitue la deuxième cause de cécité dans le monde, affectant plus de 70 millions de personnes. Cette neuropathie optique progressive se caractérise par une atteinte spécifique des cellules ganglionnaires rétiniennes et de leurs axones formant le nerf optique. Le caractère insidieux de cette pathologie, longtemps asymptomatique, explique qu’elle soit souvent diagnostiquée à un stade avancé. La pression intraoculaire élevée constitue le principal facteur de risque modifiable , justifiant les stratégies de dépistage systématique après 40 ans.

Neuropathie optique glaucomateuse : excavation papillaire et déficits campérimentriques

L’atteinte du nerf optique dans le glaucome suit un pattern caractéristique, débutant par une excavation papillaire progressive avec amincissement de l’anneau neuro-rétinien. Cette altération morphologique précède généralement l’apparition des déficits campérimètriques, soulignant l’importance de l’examen du fond d’œil dans le dépistage. L’OCT (Tomographie par Cohérence Optique) permet aujourd’hui une quantification précise de l’épaisseur des fibres nerveuses péripapillaires.

Les déficits campérimètriques glaucomateux respectent une topographie particulière, liée à l’organisation anatomo-fonctionnelle du nerf optique. Les scotomes arqués, naissant de la tache aveugle, progressent vers la périphérie nasale en respectant initialement la région fovéolaire. Cette évolution explique pourquoi l’acuité visuelle centrale reste longtemps préservée, retardant la prise de conscience du patient de sa pathologie.

Hypertonie oculaire et pression intraoculaire cible

L’hypertonie oculaire, définie par une pression intraoculaire supérieure à 21 mmHg, constitue le principal facteur de risque du glaucome. Cependant, la relation entre pression oculaire et développement de la neuropathie optique n’est pas linéaire. Certains patients développent un glaucome avec des pressions « normales » (glaucome à pression normale), tandis que d’autres présentent une hypertonie oculaire isolée sans atteinte du nerf optique.

Le concept de pression intraoculaire cible individualise la prise en charge thérapeutique. Cette pression théorique, variable selon chaque patient, correspond au niveau pressionnel permettant de stopper ou ralentir significativement la progression de la neuropathie optique. Sa détermination intègre la sévérité de l’atteinte initiale, l’âge du patient, l’espérance de vie et les facteurs de risque associés. Une réduction de 30% de la pression initiale constitue généralement un objectif thérapeutique minimal.

Glaucome pseudo-exfoliatif : syndrome de

Sampaolesi

Le glaucome pseudo-exfoliatif résulte de l’accumulation de dépôts fibrillaires anormaux dans les structures de l’angle iridocornéen. Ces dépôts, composés principalement de fibrilline et d’élastine altérées, obstruent progressivement le trabéculum et entravent l’évacuation de l’humeur aqueuse. Cette pathologie, particulièrement fréquente dans les populations scandinaves et méditerranéennes, présente une évolution souvent plus agressive que le glaucome primitif classique.

Le syndrome de Sampaolesi correspond à la pigmentation caractéristique de la ligne de Schwalbe antérieure, signe pathognomonique de cette affection. L’examen biomicroscopique révèle également des dépôts blanchâtres sur la capsule antérieure du cristallin, formant un motif en « cible » avec une zone centrale claire et un anneau périphérique dense. La pression intraoculaire fluctue davantage que dans les autres formes de glaucome, nécessitant des mesures répétées à différents moments de la journée.

Glaucome par fermeture angulaire : mécanismes pupillaires et cristalliniens

Le glaucome par fermeture angulaire résulte d’un contact entre l’iris périphérique et le trabéculum, interrompant l’évacuation de l’humeur aqueuse. Cette obstruction peut être aiguë, constituant une urgence ophtalmologique majeure, ou chronique avec une évolution insidieuse. Les mécanismes impliqués sont multiples : bloc pupillaire relatif, plateau ciliaire, ou encore gonflement cristallinien phacomorphique.

L’anatomie oculaire prédisposante associe un œil court (longueur axiale inférieure à 22 mm), une chambre antérieure peu profonde et un cristallin volumineux. La mydriase moyenne constitue la situation la plus à risque, l’iris périphérique venant alors au contact du trabéculum. Les femmes d’origine asiatique présentent une susceptibilité particulière, avec une prévalence multipliée par 4 comparativement aux populations caucasiennes. L’iridotomie prophylactique réduit significativement le risque de crise aiguë chez les patients anatomiquement prédisposés.

Pathologies cristalliniennes : cataracte et troubles accommodatifs

Le cristallin, lentille biologique d’une précision remarquable, subit des modifications continues tout au long de la vie. Ces transformations physiologiques peuvent évoluer vers des pathologies compromettant la transparence ou les capacités accommodatives. La cataracte représente l’opacification pathologique du cristallin, première cause de cécité curable dans le monde. Son impact sur la qualité de vie justifie une prise en charge chirurgicale dès que la gêne fonctionnelle devient significative.

Les différents types de cataracte reflètent la localisation préférentielle des opacités : nucléaire (myopisante), corticale (créant des halos et éblouissements) ou sous-capsulaire postérieure (altérant précocement la vision de près). L’évolution naturelle varie considérablement selon l’étiologie, certaines formes progressant lentement sur plusieurs années tandis que d’autres, notamment les cataractes traumatiques, peuvent évoluer rapidement vers l’opacification complète. L’indication chirurgicale repose sur la gêne fonctionnelle ressentie plutôt que sur le seul aspect morphologique du cristallin.

La chirurgie moderne de la cataracte par phacoémulsification permet une récupération visuelle rapide avec des complications minimales. L’implantation d’une lentille intraoculaire personnalisée selon les besoins visuels du patient (monofocale, multifocale ou torique) optimise les résultats fonctionnels. Les suites opératoires, généralement simples, nécessitent néanmoins une surveillance régulière pour dépister d’éventuelles complications comme l’œdème maculaire cystoïde ou l’opacification capsulaire secondaire.

Affections cornéennes : dystrophies et infections

La cornée, tissu transparent le plus antérieur de l’œil, assure près des deux tiers de la puissance réfractive oculaire. Sa transparence exceptionnelle résulte d’une organisation structurelle précise et d’un état de déshydratation relative maintenu par la pompe endothéliale. Les pathologies cornéennes, qu’elles soient dégénératives, dystrophiques ou infectieuses, compromettent cette transparence et altèrent significativement la qualité visuelle. Leur diagnostic précoce conditionne souvent l’efficacité du traitement et la préservation de l’intégrité anatomique cornéenne.

Kératocône et ectasies cornéennes : topographie et tomographie

Le kératocône constitue la plus fréquente des ectasies cornéennes primitives, affectant environ 1 personne sur 2000. Cette dystrophie se caractérise par un amincissement et une déformation progressive de la cornée, créant une protrusion conique responsable d’un astigmatisme irrégulier croissant. Les premiers signes apparaissent généralement à l’adolescence, avec une progression variable pouvant s’étendre sur plusieurs décennies avant stabilisation spontanée.

La topographie cornéenne révèle le pattern caractéristique en « nœud papillon » avec un pic de courbure localisé. La tomographie (Scheimpflug ou OCT) apporte des informations tridimensionnelles essentielles, notamment l’analyse pachymétrique et l’étude des surfaces postérieures. Ces examens permettent de différencier le kératocône frustre des cornées normales et de surveiller la progression de la maladie. Le cross-linking cornéen révolutionne la prise en charge en stabilisant l’évolution chez les patients en progression documentée.

Dystrophies cornéennes héréditaires : fuchs et dystrophie granulaire

Les dystrophies cornéennes héréditaires regroupent un ensemble d’affections génétiques caractérisées par l’accumulation de dépôts anormaux dans les différentes couches cornéennes. La dystrophie de Fuchs, la plus fréquente, affecte l’endothélium cornéen avec formation de guttae (excroissances de la membrane de Descemet) et dysfonctionnement de la pompe endothéliale. Cette altération entraîne un œdème cornéen progressif responsable d’une baisse visuelle et d’éblouissements matinaux caractéristiques.

La dystrophie granulaire, de transmission autosomique dominante, se manifeste par des dépôts hyalins dans le stroma antérieur. Ces opacités, initialement ponctiformes, confluent progressivement pour former des plaques étendues altérant la transparence cornéenne. Le diagnostic différentiel avec les autres dystrophies stromales repose sur l’aspect biomicroscopique spécifique et, si nécessaire, sur l’analyse génétique. La greffe de cornée lamellaire constitue le traitement de référence pour les formes évoluées, préservant l’endothélium sain du receveur.

Kératites infectieuses : herpétique et bactérienne

Les kératites infectieuses représentent des urgences ophtalmologiques pouvant compromettre définitivement la transparence cornéenne. La kératite herpétique, due au virus HSV-1, présente classiquement un aspect dendritique caractéristique en fluorescéine. Cette infection, souvent récurrente, peut évoluer vers des formes stromales ou endothéliales plus graves, nécessitant une corticothérapie locale associée aux antiviraux. Les facteurs déclenchants incluent le stress, l’immunodépression et l’exposition aux UV.

Les kératites bactériennes, plus rares mais potentiellement dévastatrices, surviennent préférentiellement chez les porteurs de lentilles de contact ou après traumatisme cornéen. Staphylococcus aureus, Streptococcus pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa constituent les agents pathogènes les plus fréquents. Le tableau clinique associe douleur intense, photophobie et baisse visuelle rapide avec infiltrat cornéen purulent. Le traitement antibiotique intensif doit être instauré en urgence après prélèvements bactériologiques, sans attendre les résultats de l’antibiogramme.

Syndrome sec oculaire : dysfonctionnement des glandes de meibomius

Le syndrome sec oculaire, pathologie multifactorielle en constante augmentation, résulte d’un déséquilibre qualitatif ou quantitatif du film lacrymal. Cette altération compromet la protection et la nutrition de la surface oculaire, entraînant inconfort, troubles visuels et risque de complications cornéennes. Le dysfonctionnement des glandes de Meibomius, responsable de la sécrétion de la couche lipidique du film lacrymal, constitue la cause la plus fréquente de sécheresse oculaire.

L’étiologie multifactorielle implique l’âge, les modifications hormonales (ménopause), certains médicaments (antihistaminiques, antidépresseurs), les pathologies auto-immunes et l’environnement (climatisation, écrans). L’examen clinique révèle une hyperémie conjonctivale, des sécrétions visqueuses et une instabilité du film lacrymal objectivée par le test de rupture du film lacrymal (BUT). La meibométrie quantifie la qualité des sécrétions meibomiennes. Le traitement associe hygiène palpébrale, supplémentation lacrymale et parfois thérapies anti-inflammatoires selon la sévérité de l’atteinte.